Mixité des genres et mixité sociale

G.Capelle,  L. Haufman, O. Cuervo aborde la question de la mixité à travers l’exemple des classes handball du collège Pithéas à Marseille.


Tout formateur, entraîneur, a pour objectif de faire progresser les individus de son groupe quelque soit les niveaux de compétitions auxquels il officie. La logique des pratiquants est celle de gagner, pour peu que nous soyons dans la dimension compétitive de l’activité.

Nous avons un postulat : tout individu, dès l’instant où il entre sur le terrain, est un joueur, avant même d’être une fille ou un garçon de telle ou telle catégorie d’âge.

Nos garçons ont ceci de particulier : la “battle” est leur mode de vie. Dans une moindre mesure, cette dimension est aussi présente dans la population féminine qui compose nos effectifs. Ils ont un fort potentiel physique et une culture handballistique proche du néant. Les relations filles-garçons sont particulières dans le jeu, différentes en dehors du terrain.

D’où la question, quelle est notre action ? Pourquoi ces relations particulières ? Cette singularité ?

Prenons un exemple : nous remarquons que nos pratiquantes de 5è (-14 1ère année) sont très  performantes dans leur catégorie. Pourquoi iraient-elles apprendre quelque chose de nouveau alors qu’elles sont déjà en réussite ? Se présente selon nous 2 options : jouer contre la ou les catégories supérieures et/ou jouer contre les garçons de la même catégorie d’âge.

Nous choisissons de faire les deux en poursuivant tour à tour des objectifs différents mais complémentaires. Chaque opposition va permettre un type de remise en question, de sa pratique,               particulière, destinée à atteindre notre objectif : progresser !

Nous prendrons un autre exemple : celui des garçons de 3ème(-16 1ère année) qui sont les plus forts physiquement, les plus rapides. Comment les mettre dans l’adversité ?

Les filles de 3è vont nous permettre de générer des problématiques intéressantes pour les 2 parties. Il va falloir d’une part gérer les contacts (être toujours très bien placé en défense pour éviter les grosses fautes: notions d’arbitrage – accepter des contacts plus intenses pour les filles : gestion du duel). Les garçons perçoivent très rapidement qu’il n’y a aucun prestige à gagner en utilisant la force. Ils sont donc amener sur des versants plus technico-tactiques, une culture handball, exactement ce qui leur fait défaut !

La problématique du formateur est de décider qui peut s’opposer et à quel moment. Ce choix est déterminant. De notre point de vue, il est la résultante des caractéristiques physiques, techniques et mentales de l’individu. Ainsi, à chaque séquence nous déterminons qui peut rencontrer qui en fonction du moment de la progression de chaque pratiquant.

Cette spécificité de l’UNSS de pouvoir mêler les catégories d’âge et de genre nous semble être une richesse incommensurable dans la poursuite de l’ensemble de nos objectifs, qu’ils soient sur le terrain comme en dehors. OC