Femmes, sport et citoyenneté | Pole national ressources SEMC

Atelier animé par Stéphanie Cornu et Corinne Marin.

 

Valérie Nicolas & Daouda Karaboué : le gardien de but au hand et la mixité

 

Le handball est un sport collectif où l’on retrouve différents profils de joueurs avec un poste très spécifique, celui de gardien de but. Il est le dernier rempart et le premier attaquant de son équipe.

Ce poste demande du cran (courage) pour mettre son corps en opposition (écran) à la balle. La notion de dualité tireur/gardien et chercher à piéger le tireur est prédominent.  Ce poste demande de la coordination et une dissociation importante entre les membres supérieurs et inférieurs.

Chez les jeunes gardiens, les repères dans le but sont importants. Il faut aider le gardien (quel que soit son sexe) à se situer dans sa zone. La notion de placement et de déplacement dans le but est primordiale pour qu’il puisse agir à bon escient.

Valérie Nicolas
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La mixité consiste à faire que des personnes de sexes, d’origines ou de milieux sociaux différents se côtoient et apprennent à cohabiter. Ce qui est à mon sens notre histoire, celle de l’humanité. Il a été démontré depuis la nuit des temps qu’il était plus facile et agréable de construire ensemble que chacun de son coté.

Mon parcours est en accord avec ces valeurs, car en venant en France à l’âge de 10 ans, il était bien clair dans mon esprit que la seule manière pour moi d’arriver à me construire, serait avec l’appui des autres, tous sexes confondus. Les éducateurs du foyer la Sainte Famille étaient mixtes, ils nous ont aidé chacun à leurs manières à nous construire en tant qu’homme.

Mon éducation sportive a, elle, été faite par des hommes. Mais elle aurait pu également être faite par une femme, du moins tout au début. Car la pratique du sport mixte apprend aussi selon moi les règles de vie sociales à travers la pédagogie du sport.

Le handball fait partie des sports pouvant être enseignés ou pratiqués ensemble, au moins jusqu’à un certain âge de l’adolescence.

Daouda Karaboué

Vanessa Patucca : entrez dans l’univers du Baby Handball

La Fédération Française de Handball s’est officiellement lancée dans l’activité BabyHand et développera à partir de la rentrée 2015 des outils pédagogiques et une formation dédiée.

Pratique adaptée pour les enfants âgés de 3 à 5 ans, le Baby-Hand répond à une évolution sociétale d’éducation traduit par le souhait des parents de proposer une activité de plus en plus tôt à leur enfant. A l’âge des découvertes et des premiers apprentissages, il est donc essentiel de s’intéresser aux spécificités de l’enfant de moins de 6 ans pour proposer une activité qui réponde au mieux à sa construction psycho-motrice.

Le BabyHand tel que proposé par la FFHB :

  • Est adapté au public,
  • Est corrélé avec le programme des classes de maternelles
  • Permet l’implication des parents dans un esprit de coéducation, de co-apprentissage
  • Contribue à développer la fonction parentale.

Pour développer cette pratique et proposer une activité de qualité, j’expérimente depuis plus de 15 ans avec ce public, des situations ludiques construites dans un contexte « handball ». Vous allez découvrir dans la séance qui vous est proposée aujourd’hui l’univers du BabyHand.

C’est l’histoire…

Dans un cadre ludique (espace aménagé avant le début de la séance) où se côtoient des personnages aussi insolites que sympathiques, les enfants participent à différents ateliers. A travers une histoire, les baby-handballeurs évoluent sur des situations de motricité et de duels, mais également participent à des jeux induisant des comportements de stratégie collective. Même plongés au milieu de la jungle, entourés de singes et de crocodiles, avec des noix de coco qui volent partout…. Soyez attentifs car vous allez certainement voir des « vrais handballeurs »…

Bonne séance !

 

Mixité des genres et mixité sociale

G.Capelle,  L. Haufman, O. Cuervo aborde la question de la mixité à travers l’exemple des classes handball du collège Pithéas à Marseille.


Tout formateur, entraîneur, a pour objectif de faire progresser les individus de son groupe quelque soit les niveaux de compétitions auxquels il officie. La logique des pratiquants est celle de gagner, pour peu que nous soyons dans la dimension compétitive de l’activité.

Nous avons un postulat : tout individu, dès l’instant où il entre sur le terrain, est un joueur, avant même d’être une fille ou un garçon de telle ou telle catégorie d’âge.

Nos garçons ont ceci de particulier : la “battle” est leur mode de vie. Dans une moindre mesure, cette dimension est aussi présente dans la population féminine qui compose nos effectifs. Ils ont un fort potentiel physique et une culture handballistique proche du néant. Les relations filles-garçons sont particulières dans le jeu, différentes en dehors du terrain.

D’où la question, quelle est notre action ? Pourquoi ces relations particulières ? Cette singularité ?

Prenons un exemple : nous remarquons que nos pratiquantes de 5è (-14 1ère année) sont très  performantes dans leur catégorie. Pourquoi iraient-elles apprendre quelque chose de nouveau alors qu’elles sont déjà en réussite ? Se présente selon nous 2 options : jouer contre la ou les catégories supérieures et/ou jouer contre les garçons de la même catégorie d’âge.

Nous choisissons de faire les deux en poursuivant tour à tour des objectifs différents mais complémentaires. Chaque opposition va permettre un type de remise en question, de sa pratique,               particulière, destinée à atteindre notre objectif : progresser !

Nous prendrons un autre exemple : celui des garçons de 3ème(-16 1ère année) qui sont les plus forts physiquement, les plus rapides. Comment les mettre dans l’adversité ?

Les filles de 3è vont nous permettre de générer des problématiques intéressantes pour les 2 parties. Il va falloir d’une part gérer les contacts (être toujours très bien placé en défense pour éviter les grosses fautes: notions d’arbitrage – accepter des contacts plus intenses pour les filles : gestion du duel). Les garçons perçoivent très rapidement qu’il n’y a aucun prestige à gagner en utilisant la force. Ils sont donc amener sur des versants plus technico-tactiques, une culture handball, exactement ce qui leur fait défaut !

La problématique du formateur est de décider qui peut s’opposer et à quel moment. Ce choix est déterminant. De notre point de vue, il est la résultante des caractéristiques physiques, techniques et mentales de l’individu. Ainsi, à chaque séquence nous déterminons qui peut rencontrer qui en fonction du moment de la progression de chaque pratiquant.

Cette spécificité de l’UNSS de pouvoir mêler les catégories d’âge et de genre nous semble être une richesse incommensurable dans la poursuite de l’ensemble de nos objectifs, qu’ils soient sur le terrain comme en dehors. OC